À Toulouse comme ailleurs en France, le marché de l’immobilier après la crise du coronavirus pourrait être bien différent des prévisions de début d’année. Ainsi, en 2019, les prix de l’hypercentre de la ville rose ont connu une envolée spectaculaire de l’ordre de 7 à 15 %. Pour 2020, la hausse attendue s’établissait à 9 % avec des pics historiques dans certains quartiers. Mais c’était sans compter sur l’épidémie de Covid-19.
2019, une année record pour l’immobilier toulousain
Après l’envolée des prix à Paris et les records enregistrés à Bordeaux ou à Lyon, Toulouse connaît aussi son heure de gloire. En 2019, les prix de l’immobilier toulousain ont grimpé de 3,3 % en moyenne, mais dans certains quartiers, cette hausse a atteint 7 à 15 % sur un an. Si les quartiers Saint-Etienne, Saint-Georges, le Capitole, Saint-Aubin et Arnaud-Bernard sont les plus chers de la ville avec une moyenne de 4090 €/m², Matabiau qui connaît une profonde mutation, intéresse également les investisseurs. Quant aux quartiers du Busca et de Saint-Cyprien, ils séduisent toujours les acquéreurs avec des prix plus modérés de l’ordre de 3600 €/ m².
Pour 2020, les spécialistes prévoyaient début janvier une hausse moyenne de 9 % environ. Avec 10 vendeurs contre 13 acheteurs, le dynamisme semblait en effet se confirmer dans la ville rose, justifiant les hausses des prix du foncier.
Baisse des prix à Toulouse en 2020 ? Pour l’instant, les acheteurs répondent présents
Mais depuis la fin du premier trimestre 2020, la tendance a considérablement changé. Les acheteurs, déjà pénalisés par un nombre de biens disponibles insuffisants et des prix à la hausse, doivent désormais composer avec des conditions de financement moins attractives. Après avoir adopté les recommandations du HCSF (Haut Conseil de Stabilité financière) en début d’année et resserré les conditions d’octroi des crédits immobiliers, les banques révisent désormais les taux à la hausse pour tenir compte de la conjoncture et intégrer une nouvelle prime de risque.
Si certains professionnels misent sur une stabilité des prix de l’immobilier toulousain en 2020, d’autres au contraire prédisent une baisse pouvant aller de 10 à 15 % selon les quartiers. Soit 20 000 euros environ pour un bien vendu 200 000 euros.
Si l’incertitude sur les prix pourrait demeurer jusqu’en 2021, pour l’heure, les acheteurs sont au rendez-vous à Toulouse. Et le confinement imposé pendant deux mois a intensifié l’intérêt pour les biens rares en ville. De nombreux acquéreurs se tournent en effet désormais vers des maisons avec jardin, situées à proximité des écoles et des transports en commun. 85 % des intentions d’achat et des recherches de logement à Toulouse concernent ce type de biens. Quant aux plus petites surfaces, le volume des transactions va plus que jamais dépendre de la situation géographique. Si elle se confirme, la hausse des taux pourrait en effet avoir un impact sur la rentabilité de tels investissements.